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Communiqué de presse - 29/11/2022

Étude de l'ISSeP-Sciensano sur l’électrohypersensibilité :
une étude conçue pour ne rien trouver ?


Téléchargez le communiqué comme PDF.

Nous, associations en lien avec les enjeux sanitaires liés à l’exposition aux rayonnements électromagnétiques, nous interrogeons sur les manquements et biais de l’étude menée par l’ISSeP-Sciensano : choix controversé de mener une étude de provocation, absence de mesure de marqueurs biochimiques, absence de publication revue par des pairs avant la communication vers la presse, nombre trop faible de participants pour en tirer des conclusions statistiquement valables, manque d’expertise médicale des investigateurs sur le sujet… Des questions se posent aussi sur de potentiels conflits d’intérêt.

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Nous demandons à ce que l’étude de l’électrohypersensibilité se fasse désormais avec des moyens validés internationalement (prise de sang, echo-doppler transcrânien, … ) et par une équipe experte  dans la clinique de l’électrohypersensibilité, et libre de tout soupçon de conflit d’intérêt.

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Retrouvez l’argumentaire ci-dessous, suivi par des citations des contacts presse de chaque association. Une annexe reprend quelques témoignages de participants dénonçant le déroulement de l'étude, qui nous sont parvenus.

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Contexte

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Des chercheurs de l’ISSeP  et Sciensano ont récemment diffusé les résultats d’une étude sur les liens possibles entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes de l’électrohypersensibilité (cf. leur communiqué) dont les informations ont été reprises par la presse (La Libre, Le Soir).
 

Sollicitées par les investigateurs aux prémices de l’étude, une partie des associations signataires de ce communiqué avaient refusé d’encourager leurs membres à y participer. La raison en était que l’inadéquation du protocole et les manquements futurs de l’étude se laissaient déjà présager dès sa conception. Dans le texte ci-dessous, nous expliquons les défauts fondamentaux et les questions que nous nous posons.
 

Une étude de « provocation », méthodologie dépassée
 

Les tests de provocation soumettent des personnes qui se déclarent EHS à des rayonnements électromagnétiques pendant de courtes périodes, alternées avec des courtes périodes de non-exposition, de manière aléatoire et en double aveugle. Le participant doit alors indiquer si selon lui, à un certain moment, il est exposé ou non.

Cette méthodologie est dépassée et controversée au sein de la communauté scientifique, car elle ne permet pas de confirmer ou infirmer le lien de causalité entre les symptômes de l’EHS et l’exposition aux rayonnements (1,2) .

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La raison principale en est que les êtres humains, contrairement aux machines, ne réagissent pas de façon instantanée. Les personnes EHS n’ont pas ou ne sont pas un “détecteur” qui se déclencherait instantanément en cas d’exposition et qui s’éteindrait immédiatement après exposition. Souvent, il faut un certain temps (variable en fonction de chaque personne) avant de commencer à ressentir les effets. Mais surtout, une fois que l'on ressent les effets, il faut souvent plusieurs heures, voire plusieurs jours, avant qu’ils ne s’atténuent.

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En outre, l’exposition préalable des participants aux rayonnements électromagnétiques (antennes, smartphones dans la rue, …) durant le trajet vers le laboratoire ne peut être négligée. Dans cette étude, les participants n’ont eu qu’une demi-heure pour se “décharger” de l’exposition du trajet, ce qui est largement insuffisant.

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Les études de provocation présentent encore d’autre défauts méthodologiques (3) :

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  1. Absence de validation de l'auto-diagnostic EHS des participants: n’importe quelle personne qui se déclarait électrohypersensible pouvait participer à l'étude, même des participants qui pensent qu’ils sont “peut-être” EHS pouvaient participer.

  2. Biais par retrait de plusieurs participants ayant quitté l’étude en cours de route parce que leur sensibilité s’est aggravée ou risquait de s’aggraver (cf. témoignages à l’annexe 1).

  3. Manque de “témoin positif” : il n'existe aucune preuve que cette méthodologie serait capable de détecter un lien entre l'EHS et l'exposition aux ondes.

  4. Ce type d’étude se contente d’examiner des ressentis subjectifs et donc peu fiables. Il y a des biais introduits par les effets nocebo ou placebo, qui sont des réactions psychologiques universelles et qui ne permettent pas de confirmer ou infirmer un certain phénomène ou réaction biologique.
     

Pour cette étude de l’ISSeP-Sciensano, on peut aussi noter le faible nombre de participants (16 en tout (4)), ce qui rend toute extrapolation statistiquement non valide.

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Sachant cela, pourquoi l’ISSeP et Sciensano ont-ils néanmoins choisi de réaliser une X-ième étude de provocation ? Il y en existe déjà plus de 70 (5), avec toujours les mêmes résultats non concluants.

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Depuis de nombreuses années, les scientifiques demandent de concentrer des ressources sur des études qui examinent comment réagissent les tissus et les organes soumis à un rayonnement électromagnétique et qui mesurent des paramètres biophysiologiques et neurochimiques de manière objective (6). Ces études trouvent des preuves et mettent en garde contre la dangerosité des ondes électromagnétiques sur les organismes vivants, en écartant toute subjectivité possible.

En effet, plusieurs études ont permis d’identifier des tests qui peuvent contribuer à mettre en avant de manière objective la nature physiologique (et non psychologique) de l’électrohypersensibilité (7) (liste non-exhaustive) :

 

  • électrocardiogramme pour objectiver la variabilité du rythme cardiaque (Havas, 2013 ; Tuengler et von Klitzing, 2013)

  • mesure du potentiel électrique de la peau pour objectiver des modifications dans la biorégulation du système nerveux autonome (Tuengler et von Klitzing, 2013),

  • échographie Doppler transcrânien et tomosphygmographie cérébrale à ultrasons (UCTS), appelée aussi encéphaloscan, pour mettre en évidence des anomalies pulsatiles et des modifications du flux sanguin dans le cerveau (Belpomme et al 2015, 2020),

  • IRM fonctionnelle pour mettre en évidence des anomalies du flux sanguin cérébral, et notamment une hyperconnectivité du réseau en mode par défaut dans les lobes frontaux (Heuser et Heuser, 2017),

  • biomarqueurs (sanguins et urinaires) d’inflammation et de stress oxydant : CRP-us, histamine, IgE, HSP27, HSP70, anticorps anti-O-myéline, protéine S100B, nitrotyrosine, TBARS, glutathion oxydé (Belpomme, 2015, 2020, Irigaray 2018, De Luca, 2011, 2014),

  • mesure des variations de la glycémie pour mettre en évidence des modifications du métabolisme du glucose (Havas, 2006, 2008),

  • PET-scan pour mettre en évidence des modifications du flux sanguin cérébral et du métabolisme du glucose (Volkow et al, 2011),

  • biopsies cutanées pour mettre en évidence l’augmentation des mastocytes (Johansson, 2015).

 

A la lumière de ces études, il aurait été plus pertinent de réaliser une prise de sang et un PET-scan ou l’utilisation d’un électro-encéphaloscan durant l’exposition.

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Une étude largement diffusée avant même sa publication scientifique

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Les résultats de l’étude n’ont pas encore été publiés dans une revue scientifique et il n’y aucun rapport disponible sur le site de l’ISSeP à ce jour (28/11/2022 déjà 4 jours après sa communication à la presse).  L’ISSeP et Sciensano ont fait une communication médiatique sur base d’un résumé sommaire, sans que l’étude complète soit disponible pour consultation ou analyse et sans revue par des pairs. Ce faisant, ils se mettent à l’abri d’analyses critiques détaillées.

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Une étude parue curieusement “juste à temps”

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Nous faisons le constat que cette étude a une portée politique évidente dans le contexte du déploiement de la 5G en Wallonie et à Bruxelles sans mesures de protection pour la santé des plus vulnérables, au mépris des preuves scientifiques qui s’accumulent et des appels à la prudence, notamment en Belgique d’Hippocrates Electrosmog Appeal, et récemment d’une carte blanche (31/10/22) portée par de nombreuses associations, experts et professionnels de la santé. Voilà une étude dont les résultats arrivent pile à temps pour couper court au débat, alors même que le Ministre-Président Elio Di Rupo déclarait il y a 3 semaines sur les ondes de BEL-RTL : “Nous allons surveiller les effets à la fois sur l’environnement et sur les personnes. Nous voulons être à la pointe de la technologie [...] mais nous devons tenir compte des personnes électrosensibles.” (8) . Nos questionnements à ce sujet sont à lire à la lumière de nos questions sur des conflits d’intérêts explicités plus bas.

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Les témoignages de participants désillusionnés

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De nombreux retours nous sont parvenus, qui expliquent en partie l’écart entre le nombre de participants initiaux (102 volontaires selon La Libre) et ceux qui ont poursuivi l’étude jusqu’au bout (16 personnes (9)). Ces témoignages corroborent les critiques adressées plus haut aux études de provocation et sont complétés par d’autres points :

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  • Une antenne de téléphonie mobile est présente sur le toit du bâtiment.

  • Le questionnaire à remplir au préalable reprenait des questions pour le moins déroutantes et hors sujet, portant par exemple sur “Je comprends ce que les gens veulent dire quand ils parlent d’expérience mystique” ou encore “je sens la présence de gens qui ne sont physiquement absents”.

  • Les EHS les plus sensibles n’ont pas pu terminer l’expérience car celle-ci leur provoquait des douleurs et mettait leur santé en danger.

  • Les investigateurs de l’étude n’ont pas l’expertise médicale nécessaire pour investiguer sur l’électrohypersensibilité. La coordinatrice, Madame Ledent, est licenciée en éducation physique (sans doctorat/formation dans la recherche académique) et aucun médecin expert du sujet ne semble avoir été impliqué.

  • Plusieurs participants ont dénoncé un parti-pris a priori des investigateurs.

  • L’analyse de marqueurs biologiques semble avoir été écartée dès le début de l’étude

 

Quelques témoignages anonymisés sont disponibles en ANNEXE 1.

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Des questions sur les conflits d’intérêts

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Près de la moitié des chercheurs impliqués dans cette étude (5 sur 11), dont la coordinatrice, font partie du BBEMG, le ‘Belgian BioElectroMagnetics Group’. Ce groupe, qui existe depuis 1995, analyse les effets biomédicaux des champs électromagnétiques et rassemble des chercheurs belges de trois universités (ULiège, UGent, ULB), d’une haute école (HoGent) et de Sciensano (service Risk and Health Impact Assessment - RHIA).

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Comme indiqué sur le site web du BBEMG : « la recherche effectuée dans le cadre du BBEMG bénéficie en partie d’une contribution financière d’Elia. Pour cela des accords sont signés entre Elia et les universités/instituts auxquels appartiennent les chercheurs ».

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Elia est le gestionnaire des lignes à haute tension en Belgique, qui génèrent évidemment des champs électromagnétiques importants. Comme le montre bien le projet Ventilus, les inquiétudes dans la population sur les effets sanitaires donnent lieu à de fortes oppositions qui peuvent bloquer ou sérieusement ralentir les projets d’extension d’Elia.


Elia montre également un intérêt dans les technologies dites intelligentes, qui d’habitude  émettent des radiofréquences. L’entreprise compte sur le déploiement de ces technologies, comme les compteurs communicants et des différents appareils domestiques connectés’ (chaudières, pompes à chaleur, autres gros consommateurs d’électricité, …), pour l'optimisation de leur gestion du réseau (10).

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Sans affirmer qu’Elia finance le BBEMG dans le but explicite d’influencer la recherche et de nier les effets sanitaires de ces champs électromagnétiques, on peut néanmoins dire que, objectivement, ce serait dans l’intérêt d’Elia que les études scientifiques puissent démontrer que les effets sanitaires soient minimaux ou inexistants, et que l’électrohypersensibilité serait une maladie purement psychosomatique.

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C’est dans ce sens que nous nous posons la question de savoir si les chercheurs du BBEMG ne sont pas en position de conflit d'intérêt, qui au moins devrait être mentionné dans toutes les communications et publications sur les résultats de leurs études, ce qui n’est pas le cas.

Bien qu’un code de conduite soit suivi et que des réassurances par rapport à l’indépendance soient indiquées sur le site du BBEMG, au vu des arguments exposés ci-dessus, nous nous posons des questions sur les biais conscients ou implicites des recherches ainsi menées par des chercheurs qui sont également financés par des industries privées.

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Force est de constater, en parcourant l’historique de leur recherche et leurs interventions publiques, que les chercheurs du BBEMG semblent avoir une tendance à minimiser les effets sanitaires des champs électromagnétiques et/ou de mettre en question l’existence biologique de l’électrohypersensibilité.

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Quand on examine le reste de l’équipe de chercheurs de cette étude sur l’électrohypersensibilité, nous y trouvons :

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  • Deux membres de l’ICNIRP : un comité également controversé avec une procédure de recrutement privée et non transparente. L’ICNIRP est vivement critiquée depuis longtemps car elle a systématiquement écarté toutes les études scientifiques qui montrent la nocivité des champs électromagnétiques et dès lors l’insuffisance des limites d’exposition qu’elle édicte (11).

  • Un philosophe, un psychologue et un sociologue : La présence d’experts en sciences sociales est gênante dès lors que la dimension psychologique est utilisée pour alimenter un déni sur l’existence de l’EHS, en l’absence d’expert médical.

  • Deux chercheurs de l’ISSeP.

 

En résumé, la question peut être posée de savoir si cette étude remplit bien les conditions de neutralité et d’indépendance qui sont nécessaires pour avoir confiance dans les résultats.

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Signataires

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Ce communiqué de presse est co-rédigé par les organismes suivants :

 

Quelques citations des signataires
 

“Depuis la publication d’une étude scientifique en 2020 montrant la variation de marqueurs sanguins chez les patients EHS, en cohérence avec les mécanismes biologiques entrainés par l’exposition aux rayonnements électromagnétiques,, il est devenu obsolète de faire des tests de provocations au vu des biais méthodologiques qu’ils comportent. A minima, je m’étonne que l’étude n’ait pas vérifié les marqueurs sanguins en question chez ses participants” - David Steinmetz, coréalisateur de Ma Vie en Mode Avion, websérie sur l’électrohypersensibilité

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“Il n’est pas raisonnable de penser que, partout dans le monde, des personnes se mettent à décrire les mêmes symptômes lorsqu’ils sont exposés aux ondes de la téléphonie mobile sans qu’il n’y ait de lien avec l’exposition aux ondes. Les faits parlent d’eux-mêmes. 
Les études de provocation sont inutiles et dangereuses. Les recherches de pointe actuelles portent sur la compréhension des mécanismes biologiques déclenchés par l’exposition aux ondes hyperfréquences artificielles.”
- Eric Defourny, administrateur de l'AREHS asbl.

 

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ANNEXE 1 : Témoignages de participants à l’étude de l’ISSeP

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Les témoignages sont anonymisés.

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Témoin n° 1 :

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J'ai participé comme cobaye à l'enquête sur les électrosensibles menée par Maryse Ledent de Sciensano. 

Le 12/12/2019, j'ai fait une longue route, exposée aux antennes et aux GSM d'autres personnes. Je me suis rendue au 17 Leuvensesteenweg, à Tervueren. C'est un grand bâtiment, très exposé aux ondes car il y a une antenne de téléphonie mobile sur le toit, et que de nombreuses personnes y travaillent en utilisant GSM et wifi. Avant de commencer le test, j'avais donc déjà des symptômes d'exposition aux ondes.

J'ai d'abord rempli un questionnaire dont certaines questions étaient préoccupantes. On me demandait par exemple si je voyais des entités ou des esprits. Madame Ledent était très sympathique et accueillante. Elle m'a dit qu'il y avait des cancers causés par les téléphones mobiles, et que si elle pouvait prouver que j'étais électrosensible, elle me ferait une attestation. Je lui faisais confiance. Elle m'a expliqué le déroulement du test. Il y a un local, protégé des ondes extérieures avec des filtres anti-UV de chez HUBO (ce ne sont pas les plus efficaces). On envoie des ondes ou pas (le test est en double aveugle), et nous devons dire si nous ressentons des symptômes. Malheureusement, nous savons tous que ce genre de symptômes mettent un certain temps à arriver et à s'arrêter, et donc ce test est idiot, puisque les cobayes ont déjà été exposés à de hautes doses avant même de commencer le test. Il a été pensé pour ne rien prouver. Je suis outrée qu'elle nous manipule ainsi pour ensuite aller dire devant le Sénat que son test n'a rien montré, et que donc l'électrosensibilité n'existe pas. En plus, elle m'a menti puisqu'elle n'est pas médecin.“

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Témoin n°2 :

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“J'ai bien participé à une seule séance, très courte, chez Maryse Ledent, le 25 janvier 2021.

C'était comme prévu, une séance d'habituation, j'ai tout de suite été frappé par le manque de professionnalisme des méthodes utilisées, la pièce d'expérimentation étant dans un bâtiment avec une antenne sur le toit, un cocktail de sources s'additionnant les unes aux autres wi-fi, Dect signal d'une antenne de téléphonie, le tout sans contrôle des niveaux [avant l’arrivée dans la pièce de l’étude elle-même].

Au bout d'un quart d'heure de l' exposition j'ai senti une violente douleur à l'oreille droite ainsi qu'un échauffement de ce côté du visage, j'ai changé de position, présentant mon côté gauche pour le quart d'heure suivant, la séance d'habituation durant une demi heure, j'aurais mieux fait d'arrêter tout de suite, il m'a fallu plusieurs mois pour éliminer les douleurs et acouphène suite à tout cela.

Je lui ai fait part de ces problèmes par la suite, elle n'y a accordé qu'un intérêt très mineur, comprenant qu'elle avait perdu un de ses cobayes.

Je ne peux rien dire de plus, mais mon sentiment profond est que le respect pour un EHS n'était pas son souci majeur et ses motivations plus que troubles."

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Témoin n°3 :

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“Après ma première séance d'habituation je lui [Madame Ledent] ai dit que pour moi cela ne reflète pas la réalité de mon quotidien.

Après la longue route, j'étais déjà à l'ouest. Je ne me sentais pas bien du tout dans cette pièce, ce que je me souviens que j'avais une drôle de compression dans le crâne. Elle me disait que les EHS allaient sur une plaque en métal pour décharger, moi cela a fait l'effet contraire.”

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Témoin n°4 : 

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“ L'étude a commencé par des séances de discussions sur le protocole de tests. Les remarques des participants présents sur ce que devrait être un test dit “idéal”, ont fait l'objet d'un compromis avec les moyens disponibles pour la réaliser. Finalement, ce protocole est celui de Sciensano et pas celui soi-disant co-élaboré avec les participants, ce que la coordinatrice prétendait que serait le protocole final.

Personne n'a pu identifier les bons moments de rayonnements, ce qui est tout à fait normal puisque c'est impossible... Ce que j'ai dit dès la première séance d'info à Tervuren.

Nous sommes soumis tout le temps, donc le corps n'est pas “vierge” [de sensation due aux rayonnements électromagnétiques] au départ du test.

De toute façon l'échantillon ne sera pas représentatif. Si je me souviens bien on était onze, et elle-même disait que c'était trop peu pour que ce soit représentatif.”

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Témoin n°5 :

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“J’étais très motivée à participer à cette étude, pour pouvoir enfin prouver la réalité de ce que nous vivions. J’ai discuté plusieurs fois avec Mme LEDENT au téléphone, mais lorsque je lui ai demandé de pouvoir filmer et documenter ce qu’elle faisait, elle ne m’a plus jamais rappelée.”

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Témoin n°6 :


“Afin de faire court et efficace je vais directement souligner les points qui m'ont fortement dérangé dans cette étude.

Pour planter le décor, il faut savoir que j'ai eu un échange de mails avec M Ledent, diplômée comme prof de gym. J'ai été invité à participer à l'étude, je ne suis allé qu'à une seule séance préliminaire. Il n'en a fallu pas plus afin d'obtenir la confirmation de ma première impression : une belle arnaque.

(Il faut savoir également que j'avais déjà été, dans le passé, recruté pour une expérience du genre organisée par BBEMG à l'ULG... Je connaissais donc déjà le style de pratiques de ce genre de personnes. Faire des tests pour obtenir des subsides et passer ensuite à une autre étude afin d'obtenir d'autres subsides etc.)

1/ Sur place, Madame Ledent s'exprimait au début, puis elle a donné la parole à des jeunes personnes, apparemment un groupe chargé de communiquer avec nous et de nous analyser. Ils devaient avoir environ 30 ans. Ils nous parlaient comme on parle à des enfants à problèmes.

2/ En arrivant sur les lieux à Tervuren, la première chose qui m'a frappé ce sont les antennes 4G sur le toit du bâtiment. Je me suis dit : "Quel endroit bien choisi pour les ehs." C'est ironique, bien évidemment.

3/ Lors de la réunion, Madame Ledent nous a expliqué que les conditions dans lesquelles le test sera passé seront définies par les participants. Ça c'était ce qu'ils auraient aimé comme résultat. Nous faire croire que le choix venait de nous. (Choix du fauteuil etc.). Lorsqu'on proposait quelque chose, on sentait que ça n'allait pas dans le sens qu'ils attendaient. Du coup ils essayaient par tous les moyens de nous faire changer d'avis ou de nous influencer dans un sens ou dans l'autre. La communication, c'est mon métier, ils n'étaient pas très doués. Ca sentait la manipulation maladroite à plein nez.

4/ Lorsqu'ils ont demandé quelles seraient nos idées pour le passage des test, j'ai proposé une prise de sang après l'exposition aux ondes. Les ehs ont des marqueurs sanguins communs. Les marqueurs du Professeur Dominique Belpomme. Je les connais par cœur, je les ai cités et j'ai dit que ce serait une preuve irréfutable de lien entre toutes les personnes présentes. Madame Ledent a dit clairement d'un ton assez strict : "Il n'y aura pas de prise de sang". BON...OK... C'était bien la preuve que le test était dirigé dans un certain sens dès le départ et que nous n'étions que des cobayes qui leur permettraient d'arriver à leurs fins.

6/ J'ai expliqué qu'effectuer le test sur l'EHS à Tervuren, lieu où il y a un nombre incalculable d'antennes relais, de plus dans un bâtiment sur lequel il y avait également des antennes 4G, ça n'avait aucun sens. Il serait impossible pour un ehs déjà baigné dans un tel électrosmog de détecter une source d'ondes électromagnétiques supplémentaire. Ils n'y connaissent rien, ça se voyait clairement, ils savaient dès le départ ce qu'ils voulaient comme résultat. Il leur fallait juste des participants qui restent jusqu'au bout.

7/ Avant la réunion, j'ai eu un entretien de visu avec M. Ledent, je lui ai posé la question : "L'issue de ce test, est-elle favorable aux ehs, est-ce que ce test est effectué dans le but de les aider ou de les discréditer ?" Elle a contourné ma question à maintes reprises sans jamais réellement y répondre. 

 Ce sont les éléments principaux que j'ai notés.”

 

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ANNEXE 2 : références bibliographiques de quelques études d’objectivation de l’EHS

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Cette énumération d'études est tirée de l’excellente synthèse de juin 2020 de Ondes.Brussels, p50. https://ondes.brussels/rapportjuin2020 :

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  • Havas M, Radiation from wireless technology affects the blood, the heart, and the autonomic nervous system, 2013, Rev Environ Health. 28(2-3):75-84 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24192494

  • Tuengler A, von Klitzing L, "Hypothesis on how to measure electromagnetic sensitivity", 2013, Electromagnetic Biology and Medicine 32(3):281-290 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23301924/

  • Belpomme D et al, "Reliable disease biomarkers characterizing and identifying electrosensitivity and multiple chemical sensitivity as two etiopathogenic aspects of a unique pathological disorder", 2015, Rev Environ Health 30(4):251-271 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26613326

  • Belpomme D, Irigaray Ph, "Electrohypersensitivity as a Newly Identified and Characterized Neurologic Pathological Disorder:

  • Belpomme D, Irigaray Ph, How to Diagnose, Treat, and Prevent It", 2020 Mar, Int J Mol Sci 11;21(6):1915 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32168876/

  • Heuser G, Heuser SA, Functional brain MRI in patients complaining of electrohypersensitivity after long term exposure to electromagnetic fields, 2017, Rev Environ Health. 32(3):291-29 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28678737/

  • Irigaray P et al, "Oxidative stress in electrohypersensitivity selfreporting patients: Results of a prospective in vivo investigation with comprehensive molecular analysis", 2018 Oct, Int J Mol Med. 42(4):1885-1898 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30015864/

  • De Luca C et al, "The search for reliable biomarkers of disease in multiple chemical sensitivity and other environmental intolerances", 2011 Jul, Int J Environ Res Public Health. 8(7):2770-97 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21845158

  • De Luca C et al, Metabolic and genetic screening of electromagnetic hypersensitive subjects as a feasible tool for diagnostics and intervention, 2014 Nov, Mediators of Inflammation, Article ID 924184 https://www.hindawi.com/journals/mi/2014/924184/

  • Havas M, "Electromagnetic Hypersensitivity: Biological Effects of Dirty Electricity with Emphasis on Diabetes and Multiple Sclerosis", 2006, Electromagn Biol Med 25(4):259-68 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17178585/

  • Havas M, "Dirty electricity elevates blood sugar among electrically sensitive diabetics and may explain brittle diabetes", 2008, Electromagn Biol Med 27(2):135-46 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18568931/

  • Volkow ND et al, "Effects of cell phone radiofrequency signal exposure on brain glucose metabolism", 2011, J. Am. Med. Assoc. 305 (8), 808–813 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3184892/

  • Johansson O, "Electrohypersensitivity: a functional impairment due to an inaccessible environment", 2015, Rev Environ Health 30(4):311-21 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26613327/


Voir aussi l’énumération sur: https://www.arehs.be/etudes-sur-l-ehs

Références:

(1) Dariusz Leszczynski, Lettre ouverte sur la recherche sur l’électrohypersensibilité. La fin de la route pour les études de provocation sur l’EHS », 4 février 2018. https://betweenrockandhardplace.files.wordpress.com/2018/02/open-letter-on-the-ehs-research-dated.pdf


(2) Belpomme et al., The Critical Importance of Molecular Biomarkers and Imaging in the Study of Electrohypersensitivity. A Scientific Consensus International Report, 2022
https://www.mdpi.com/1422-0067/22/14/7321


(3) Source : auteurs et https://betweenrockandhardplace.files.wordpress.com/2018/02/problems-of-ehs-research1.jpg


(4) dont 3 personnes qui se posaient tout simplement la question si elles étaient EHS ou pas.

(5) ‘Appendix table to the brief report on the EHS provocation studies. 77 EHS provocation studies with some details on experimental groups, exposures, methods, outcomes and funding'. Prof. Dariusz Leszczynski, 2 janvier 2018. https://betweenrockandhardplace.files.wordpress.com/2018/02/leszczynski-table-of-77-ehs-provocation-studies.pdf


(6) Voir entre autres cet appel du scientifique finlandais Dariusz Leszczynski : 'Open Letter on the Electromagnetic HyperSensitivity Research. The end of the road for EHS (IEI-EMF) provocation studies' (“Lettre ouverte sur la recherche sur l’électrohypersensibilité. La fin de la route pour les études de provocation sur l’EHS”), 4 février 2018. https://betweenrockandhardplace.files.wordpress.com/2018/02/open-letter-on-the-ehs-research-dated.pdf


(7) Cette énumération d’étude est tirée de l’excellente synthèse de juin 2020 de Ondes.Brussels: https://ondes.brussels/rapportjuin2020. Les références complètes de ces études se trouvent également en ANNEXE 2

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 (8) https://www.rtl.be/belrtl/video/827648.aspx
 

(9) dont 3 personnes qui se posaient tout simplement la question si elles étaient EHS ou pas.

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(10) Voir par exemple: ‘Elektrische boilers doen ook straatlichten branden’, 9 janvier 2017, De Standaard
Ou: ‘Beleidsplatform Slimme Netten, Visie Elia’, 2018. https://slideplayer.nl/slide/14482383/

(11) Le sujet est largement documenté. Nous avons sélectionné 3 documents récents pour sourcer cette affirmation:
A. Buchner & Rivasi, ICNIRP : Conflits d’intérêts, Capture réglementaire et 5G
https://www.michele-rivasi.eu/a-la-une/icnirp-conflits-dinterets-5g-et-capture-reglementaire
B. Scientific evidence invalidates health assumptions underlying the FCC and ICNIRP exposure limit determinations for radiofrequency radiation: implications for 5G. International Commission on the Biological Effects of Electromagnetic Fields (ICBE-EMF), 2022. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36253855/
C. Self-referencing authorships behind the ICNIRP 2020 radiation protection guidelines
Else K. Nordhagen and Einar Flydal, 2022. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35751553/
https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/reveh-2022-0037/html
 




 

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Témoignages
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